L’Homme Héron c’est avec son allure d’échassier, un brin dandy et éternel teenager, une façon de voir le monde avec la distance poétique d’un oiseau. Un peu perché aussi l’oiseau. 

 

 Entre chanson et spoken-word, le timbre de son parlé-chanté offre une dynamique de choix pour des textes d’une poétique singulière, déployant une frénésie et une liberté de mots qui ne sont pas sans rappeler Jacques Higelin ou Narcisse.

Ici, ni cynisme ni provocation. L’Homme Héron a l’art de réveiller en nous, tel un lanceur d’alerte humaine, le regard que nous portons sur l’état du monde, sur nos vies dites ordinaires. Il a le don de sublimer les travers de notre société comme pour mieux les démonter, avec une fausse légèreté et l’élégance de sa maturité.

 

 La densité de son verbe est servie au mieux par un son aux mélodies prégnantes dans un univers atmosphérique, parfois filmique. La structure mère de ce volatile un peu solitaire c’est son piano. Mais cette histoire d’amour s’est teintée au fil du temps de synthés vintages en contrepoint de sons et de rythmiques électros. Des sonorités de claviers iconiques en numérique choisies sans nostalgie mais au contraire pour le plaisir et peut-être par hommage pour certains Supertramp ou Pink Floyd dont il a pu être fan, comme il peut aujourd’hui être un cousin de Forever Pavot ou d’Askehoug

Sur « Drôles d’espèces », album à venir début 2024, la participation amicale pour les arrangements de Georges Rodi, ce pionnier des synthétiseurs en France, affirme encore dans cette collaboration une ambiance néo-vintage.

 

Comédien ou pianiste, Stéphane de son petit nom à la ville, arpente et entretient un rapport privilégié avec la scène depuis pas mal d’années. Pour ce projet encore, la scène est son véritable terrain de jeu. Pour qui l’a vu sur scène, pas de procédé, de formules toutes faites mais un rapport direct avec le public. Mais il ne faut pas s’y tromper non plus, entre les chansons les mots sont choisis, rien de quotidien, L’Homme Héron beau parleur joue de toute l’habileté de son expérience. 

 

Café-concert, festival, salle de concert, théâtre, scène nationale ou encore chez l’habitant, le contexte importe peu, le partage avec le public, plus que tout. Et si quelques défaitistes de mauvais augure en doutent, ainsi qu’ils auraient pu douter d’Abd Al Malik, la poésie de l’Homme Héron se partage, et se partage avec le plus grand nombre. 

 

Lauréat 2016 du Prix Centre des écritures de la Chanson-Voix du Sud, décerné par Francis Cabrel. 

Il assure la première partie d’Oldelaf au Café de la Danse en 2019.

Par attrait toujours pour la scène musicale, il est par ailleurs le pianiste d’Oldelaf sur la tournée « Goliath » de 2017 à 2019. Pianiste également sur le projet de Nordine le Nordec en premières parties des Fatals Picards depuis 2021.

Fin mélodiste, il compose également pour des spectacles musicaux, des courts métrages ou des documentaires.

 

Crédit photo François Sternicha